Goodtime Girl

Starcrawler nous conditionne d’emblée pour la soirée de folie qui nous attend en débarquant sur son titre Goodtime Girl. Arrow de Wilde, Tim Franco, Seth Carolin, Henri et Bill Cash donnent vie à un Rock méchamment Glam tout en paillettes et rose bonbon, à un Rock acidulé qui a un goût d’antan. Le groupe nous accorde deux covers : If You’re Gonna Be Dumb, You Gotta Be Tough de Roger Alan Wade et leur version de Pet Sematary des Ramones. C’est aussi l’occasion ce soir de faire connaître sur scène leur nouveau titre Roadkill.
Nous aurions bien aimé ajouter à cette soirée le groupe de british Creeper, présent sur certaines dates de la tournée. Il faudra cependant se passer de Will et de sa bande ce soir. On se console bien vite car MCR débarque… Enfin !


The Savior of the Broken, the Beaten and the Damned

Il aura fallu tenir presque 7 ans avant que My Chemical Romance décide de refaire un bout de chemin ensemble. Alors qu’en décembre 2019, Gerard, Frank, Ray et Mikey se réunissent pour leur premier concert post réunion à Los Angeles, le groupe laisse entrevoir un espoir pour tous les fans européens : et si MCR venait jusqu’à chez nous ? Et si MCR était revenu pour de bon ? *Emo panic*
Arrêtez de manifester les esprits, My Chemical Romance a enfin écouté votre appel. Le groupe était cette semaine en France lors de sa tournée européenne et pour l’occasion, il posait ses instruments à l’Accor Arena, une belle grande salle pour un groupe légendaire.


Les garçons sont connus pour entretenir une image mystérieuse et complexe depuis toujours mais surtout pour savoir surprendre continuellement ses fans. Leur retour en Europe ne déroge pas à la règle et pour entretenir l’excitation, la setlist est évolutive. Si un jour vous avez Sleep peut-être que demain ils préféreront vous jouer Cancer, s’il y a du The Mad Gear and Missile Kid, il se peut que Conventional Weapons soit sacrifié pour la bonne cause… Une belle idée qui permet même à ceux qui ne peuvent résister à la tentation du spoiler de rester en territoire inconnu. C’est aussi une belle excuse pour se faire plusieurs dates de la tournée et collectionner les titres du groupe, ni vu ni connu.
A Paris, nous ne sommes pas à plaindre. Et si nous avions la meilleure setlist du tour ? C’est peut-être un peu présomptueux de notre part mais c’est vrai qu’elle est tout particulièrement excellente ce soir. On s’attriste un peu de ne pas avoir des titres de Conventional Weapons présents sur certaines dates comme Surrender The Night et Boy Division (vous ne partagerez peut-être pas notre avis mais Conventional Weapons mériterait beaucoup plus de reconnaissance selon nous) mais on se sent privilégiés de découvrir la version live de Mastas of Ravenkroft. Ce titre ne vous parle peut-être pas. Il s’agit d’une chanson du groupe fictif que les garçons écoutent quand ils sont dans la peau des Killjoys. Vous les revoyez dandiner de la tête dans leur voiture dans le clip Na Na Na ? Et bien, voilà ce qu’ils écoutent. Nous sommes aussi verni avec l’interprétation du queenesque Headfirst for Halos issu du premier album et la déchirante Cancer que Gerard Way nous interprète seul sur scène, en toute intimité. Pour cette dernière, le chanteur rentre dans son rôle, se blottit dans sa chemise, faussement fébrile, comme possédé par son personnage.


MCR ont habitué leur audience à créer à chaque ère, une ambiance, des costumes, une histoire… Cette fois-ci, tout se veut beaucoup plus simple mais l’émotion et le charisme sont toujours au rendez-vous. Si les membres sont devenus plus posés, ils métrisent toujours la scène avec aisance et n’ont pas perdu de leur splendeur. La voix de Gerard Way n’a strictement pas changé, on dirait même qu’elle n’a jamais été aussi maîtrisé. Le groupe n’a pas pris un coup de vieux mais de la bouteille.
S’ils ont l’air plus sages, une petite blague de Frank Iero sur l’apparence douteuse du thé de Gerard ressemblant à s’y méprendre à son urine, nous montre que les garçons n’ont pas changer tant que ça, et nous hilares, non plus. Ca fait du bien d’avoir de nouveau 15 ans ce soir, de retrouver des amis de longue date, de chantonner des hits qui nous animent toujours autant 10 à 20 ans plus tard. Il n’y a pas une chanson dont les paroles ne résonnent pas dans la salle. Même leur nouveau hit de 6 minutes, The Foundations of Decay, est déjà bien maîtrisé par tous. Nous vivons un moment 100% culte (et qui met la larme à l’œil environ toutes les 30secs). L’enchaînement de Na Na Na (Na Na Na Na Na Na Na Na Na) et de Welcome to the Black Parade est une pure folie, à moins que cela soit du génie. La G-note réveille en nous l’émo qui n’a jamais totalement disparu car bien évidement, cela n’a jamais été une phase. Les lumières de téléphone envahissent la salle et submergent d’émotion le peu de ceyx qui avaient réussi à résister à la nostalgie.

Vampire Money et DESTROYA sont d’une énergie monstre et font naître de petits pogos dans la fosse. Le vrai raz-de-marée de souvenirs se fait avec Headfirst for Halos et son riff de guitare toujours aussi culte. La trinité Helena, I’m Not Okay et Famous Last Words achèvent nos cœurs en joie de la plus belle de manière.
Quand on vous dit que MCR calcule tous ses coups : le quatuor fini son set comme assez souvent avec le titre The Kids From Yesterday, ode à notre jeunesse, hymne de notre adolescence. Nous sommes ici aujourd’hui tous ensemble, enfants d’hier, à se réjouir au son de notre passé. C’est beau, puissant, tragique, envoutant, nostalgique et plein d’espoir, c’est My Chemical Romance !
Setlist:
The Foundations of Decay
Thank You for the Venom
Give ‘Em Hell, Kid
Mastas of Ravenkroft
House of Wolves
Na Na Na (Na Na Na Na Na Na Na Na Na)
Welcome to the Black Parade
Teenagers
The Ghost of You
DESTROYA
Headfirst for Halos
Vampire Money
Helena
Mama
S/C/A/R/E/C/R/O/W
Famous Last Words
Cancer
Encore:
I’m Not Okay (I Promise)
The Kids From Yesterday





































