A quelques jours de la sortie de leur premier album State Of Mind, The Faim étaient de passage dans notre capitale. Avant de les voir sur scène à Paris le 25 novembre prochain, rencontrez Josh Raven. On fait les présentations.
Bonjour Josh, dis-nous tout. Le premier album de The Faim sort dans quelques jours (13/09). Dans quel état d’esprit es-tu tout suite ?
Je suis un peu dans le flou. C’est une sorte de mélange d’hystérie, d’excitation et aussi de fatigue. C’est un peu tout ça.
Parlons un peu de votre nouveau bébé. Comment avez-vous travaillé sur State Of Mind ?
Il a été conçu un peu partout au quatre coins du monde. Nos idées et inspirations viennent d’Allemagne, de votre adorable ville de Paris, mais majoritairement, State Of Mind a été conçu aux US. Il doit être en production depuis quelques choses comme 3 ans. 5 des chansons de cet album ont été écrites sur ces 3 ou 4 derniers mois. Travailler sur cet album a donc été une expérience plutôt intense. On s’est principalement concentré sur les paroles et la mélodie, les deux éléments qui nous importantes le plus. Bien sûr, on a aussi travaillé sur l’instrumental mais mon truc ce sont plus les paroles et la mélodie.
La vie en tournée a donc eu une grande influence sur cet album…
Oui. Définitivement. A 100%. J’ai l’impression que cet album est un peu le reflet des réactions et complexités de la vie. Tu surmontes chaque jours des obstacles que ce soit intérieurement ou dans ta vie, et je pense que la façon que tu as de réagir à certaines situations te définit réellement. Et si on a appelé cet opus State Of Mind, c’est essentiellement car chaque chanson a sa propre identité, représente un état d’esprit qui lui est propre. Au-delà de ça, j’ai voulu écrire des chansons adaptées à une certaine conscience, ce que je ne fais pas habituellement. Normalement, aussi extraverti que je puisse paraître, j’ai beau aimer rencontrer d’autres personnes et échanger avec eux, quand il est question de moi, je n’ai pas vraiment l’habitude d’être vulnérable. Je ne suis pas vraiment du genre à me dévoiler mais quand il est question d’écriture, je deviens très intime et très vite émotif.
En live, vous avez déjà partagé de nombreuses nouvelles chansons qui ne figurent pas forcément sur l’album. Les garçons et toi avez-vous pris en compte la réaction des fans ou la sélection des titres s’est simplement faite naturellement ?
J’essaie de ne pas laisser les fans choisir ou non quelles sont les chansons à sortir. La musique est quelque chose que je considère comme personnelle. Ecrire est une passion. C’est un hobby, un style de vie. Ce n’est pas quelque chose qui devrait être de l’ordre de l’opinion publique… Evidemment, j’espère que les gens aimerons nos chansons, qu’ils seront connectés à notre musique mais si je créé, c’est avant tout pour moi. Je veux savoir ce que les gens pensent mais en même temps, ça ne m’intéresse pas tant que ça car après tout si je sors une chanson, c’est qu’il y a bien une raison.
Le palmarès des artistes avec qui vous avez travaillé est assez impressionnant. Quel est le conseille le plus précieux que tu aies pu recevoir ?
J’ai eu pas mal de conseils fantastiques de personnes pas nécessairement célèbres mais celui qui me vient en tête maintenant est un conseil de Pete Wentz (Fall Out Boy): « De nos jours dans l’industrie musicale, il n’y pas de place pour la médiocrité. » Ça a véritablement résonné en moi car à cet époque, c’était ma première fois en dehors de l’Australie, ma première fois à L.A, à écrire des chansons dans un environnement complètement différent… Il y avait une toute nouvelle forme de pression. Ça m’a conforté dans l’idée que je faisais ce qu’il fallait dans le sens où, il faut travailler dur mais il est surtout important de trouver ce qui te rend unique, cette part en toi qui représente ce que tu es réellement. Le public sait quand tu n’es pas honnête avec ta musique.
C’est assez fou, votre album n’est pas encore sorti et Summer Is A Curse est déjà largement diffusée sur nos radios françaises ainsi que dans nos spots publicitaires. Est-ce que tu penses que c’est grâce à cette façon de penser que vous réussissez aussi vite à grimper les échelons ?
Je pense que beaucoup d’artistes s’enferment dans une boîte. Donc oui, c’est l’une des raisons pour laquelle nous attirons autant l’attention. Nous avons aussi travaillé avec des personnes géniales qui nous ont bien aidé et des opportunités se sont présentées, mais surtout, la façon dont nous nous comportons dans la vie de tous les jours, est la façon dont nous nous investissons dans notre musique. J’ai l’impression d’avoir une certaine responsabilité, comme une sorte d’obligation de devoir essayer d’être un modèle dans le sens où, que tu le veuilles ou non, certaines personnes essaieront toujours de s’inspirer de ce que tu fais. Donc si tu te comportes de la façon la plus honnête possible, ta parole aura encore plus de résonance. Encore une fois, nous avons des fans fantastiques en Allemagne, en France et dans plein d’autres pays où nous n’avons même pas encore été. C’est un sentiment incroyablement humble que de jouer tes chansons dans ces endroits, de ne pas avoir à jouer un rôle, d’être tout simplement toi-même… C’est cool de savoir qu’il a cette force, cette passion commune. Je veux simplement que les gens ressentent la même chose que moi. J’espère que cela se ressent à travers cet album et à travers la création même de ce groupe.
Quel est ta nouvelle chanson préférée ?
Hmm, State Of Mind. Qu’on comprenne bien, j’aime toutes les chansons de cet album mais State Of Mind est une chanson dont nous pouvons être fiers car y a de la guitare, du piano, de la basse, de la batterie… La mélodie est juste puissant ! Quand nous avons écrit cette chanson, on était tous les quatre dans une salle. La première chose que j’ai dîtes aux gars c’est « Ok, on se met à poil. Enlevez vos fringues ! » Bon, c’était carrément bizarre (rires) mais c’était plus pour secouer nos habitudes, pour chambouler notre routine. Stephen m’a suivi mais on a très vite remis nos fringues. J’ai l’impression que parfois inconsciemment, on s’enferme dans une sorte de boîte. Plus spécialement quand on doit créer. Tu dois trouver quel sera le prochain truc qui se démarquera, tu cherches à explorer le spectre musical. Et Stephen, a commencé à jouer un nouvel accord qu’il n’avait jamais fait et c’est en fait le premier accord qu’on entend au début de la chanson. C’est ma préférée non seulement car c’est une chanson puissante mais aussi car le souvenir qui s’y rattache est aussi très fort. Ça a réellement été une expérience spéciale. En écrivant les paroles de cette chanson, j’ai vraiment pu m’ouvrir et prouver qu’être vulnérable est tout a fait acceptable. Je suis assez fier de la façon dont je dis les choses dans cette chanson. J’ai l’impression que tout le monde peut voir ça à sa façon.
Vous avez une nouvelle vidéo pour Humans. Elle a vraiment des allures de petit film. Doit-on s’attendre à connaître la suite de l’histoire avec les prochains clips à venir ?
C’est fort possible. En tout cas, c’est comme ça qu’on voulait que ça soit perçu, tel un petit film. Ça pourrait très bien aussi être le milieu d’un film car il n’y a pas de réel début ou de fin. Tu es un peu comme jeté dans cette situation. Avec cette vidéo, il n’y a pas de réelle prise de risques. Il n’y pas qu’une seule interprétation possible. On a toujours été assez contents de nos vidéos mais je voulais créer quelque chose de plus unique, plus créatif visuellement. Gravir un nouvel échelon. L’axe visuel est devenu tellement important. Puis, j’aime bien jouer aussi.
Vous revenez bientôt en tournée avec Hot Milk et Normandie. Tu écoutes ces groupes ? Comment choisissez-vous les groupes qui vous accompagnent ?
On connaît Hot Milk depuis quelques années maintenant. Ils ont fait beaucoup pour nous sur la première tournée. On a gardé une bonne relation. Pour Normandie, j’avoue que je n’avais pas entendu leurs chansons plus que ça mais quand j’ai commencé à écouter, j’ai compris qu’ils nous correspondaient tout a fait.
Plus personnellement, quel type de musique tu écoutes quand tu es sur la route comme aujourd’hui ?
Je pense que le plus gros groupe que j’écoute actuellement est Nothing But Thieves. J’aime aussi pas mal Slipknot, surtout avec leur nouvel album que je trouve vraiment excellent. Sinon mon plaisir coupable : j’aime vraiment écouter Justin Timberlake. (rires)
Que Nothing But Thieves ou Justin Timberlake soient ou non dans votre playlist, on vous conseille d’y ajouter dès maintenant State Of Minds. L’album est désormais disponible et vous pouvez le retrouver également sur vos plateformes de streaming préférées.
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