Conférence de presse : rencontre avec Sting

De passage dans la capitale la veille de son concert parisien à l’AccorHotels Arena, Sting s’offre une petite pause dans un grand palace parisien afin de nous parler de la réédition spéciale de My Songs. Au-delà de son oeuvre, cette rencontre nous permet de découvrir un peu plus l’artiste, mais surtout l’homme et sa vision de la musique; une âme créatrice bien inspirante, un musicien en perpétuelle évolution.

Dans quelques jours (le 8 novembre) sortira une nouvelle édition de My Songs, une oeuvre composée de 2 cds comprenant d’anciens tubes revisités en studio ainsi que des versions live qui pour certains ont été enregistrées à l’Olympia. Au même moment, une deuxième surprise se prépare à pointer le bout de son nez : un coffret de 6 cds reprenant l’intégralité de la discographie studio de The Police.

sting

L’artiste bien que iconique ne se repose pas sur ses acquis. Avec My Songs, Sting ne fait pas que réinventer ses œuvres, il les complète :

« Pour moi l’enregistrement n’est jamais complètement terminé. C’est toujours un travail en cours. Pour ces chansons, j’ai donc essayé de les imaginer différemment. L’enregistrement, le disque, le produit fini, n’est en réalité jamais vraiment un produit fini. »

Et quand il vient à aborder le sujet de la sélection des chansons, cela semble comme une évidence :

« Les chansons se choisissent pratiquement d’elles-mêmes. C’est très facile de reconnaître celles qui sont populaires; ça fait des années que je les joue en concert. On se rend compte immédiatement si les gens ont envie de les entendre, s’ils les connaissent bien et si ça plaît. Là en l’occurrence, le but était de réinventer, réimaginer ces chansons. C’était plus intéressant de choisir donc des chansons que le public connaît déjà bien afin de mieux se rendre compte de la différence, du travail de réinterprétation. Si j’avais choisi des titres un peu plus obscurs, peut-être que la différence aurait été moins visible et le travail vain. J’aime comme vous l’aurez compris que les chansons continuent d’évoluer. Quand on enregistre, la première fois c’est un peu comme un premier rencard. Ça peut très bien se passer mais si on reste avec cette personne pendant des années, ou cette chanson en l’occurrence, on ne se comporte plus pareil car on la connaît beaucoup mieux. C’est pour cela, qu’entre la popularité de ces titres et le fait qu’aujourd’hui je les connaisse aussi bien, mon choix était une évidence. »

C’est avec beaucoup de sagesse qu’il prend du recul sur son métier d’auteur-compositeur-interprète et continue chaque jour d’apprendre afin d’allier passion, créativité et vie sereine.

« Ça me rend même plutôt anxieux ce blocage d’écriture potentiel. Je me suis rendu compte au cours de ma carrière qu’on ne peut pas être productif en permanence. Il faut qu’il y ait des moments d’arrêt dans la productivité pour pouvoir tout simplement vivre sa vie, avoir des expériences et grâce à elles, pouvoir écrire de nouveau. Aujourd’hui j’ai moins peur de ce blocage. Je me suis rendu compte que c’est un processus important et nécessaire. Par exemple, en ce moment je suis en train de faire face à une page blanche et ce n’est pas grave. Ça reviendra. C’est cyclique. »

Chanteur mais aussi bassiste, Sting, à l’instar d’artistes comme Paul McCartney, Jake Bruce, Roger Waters ou encore Lemmy Kilmister, a su prouver que l’on pouvait aussi bien être derrière la basse qu’au devant de la scène. Bien au-delà du concept de notoriété, cette position permet un travail différent de la musique ouvrant la réinterprétation au champ des possibles.

« C’est une place très intéressante d’être bassiste dans un groupe. Le guitariste qui va avoir une place beaucoup plus harmonique va pouvoir jouer un accord de Do par exemple, et moi en fonction je vais jouer une seule note sur ma basse et avec cette seule note je peux complètement changer la rythmique du morceau. Comme en plus je chante et que c’est souvent la place du leader, ce n’est pas toujours évident de jongler entre les deux. C’est un exercice complexe presque de contrepoint à la Bach. Et puis, c’est aussi intéressant financièrement car qui dit deux positions au sein d’un groupe, dit deux salaires… (Rires). « Ce n’est pas vrai. »(ndlr exprimé en français). »

Sting revendique fièrement la richesse de la culture européenne et partage sa vision du public français. C’est d’ailleurs à Paris qu’il aura l’idée du tube Roxanne.

« Je trouve que le public français est très sophistiqué. Je ne sais si ça vient de votre éducation. Ce matin je me promenais dans le Parc Monceau. Il y avait un groupe de jeunes écoliers. Ils chantaient en harmonie et j’étais très impressionné. Je trouve en général le public français musicalement très sophistiqué et toujours prompt à apprécier mes expérimentations. Je trouve qu’en France, comme en Angleterre, la musique a été très enrichie par la musique venue d’ailleurs. Il y a une vraie compréhension de ces autres musiques. Par exemple, j’ai découvert le Raï ici à Paris, cette musique qui vient d’Afrique du Nord mais également la musique du Sénégal et de l’Afrique Occidentale. De la même manière le Reggae de Jamaïque a beaucoup influencé notre musique en Angleterre à une autre période. La conclusion est que l’immigration et les brassages culturels ne font qu’enrichir nos cultures respectives. En ça, les anglais et les français se sont retrouvés musicalement. »

A chaque mouvement que Sting fait, le public semble suivre et c’est avec beaucoup d’impatience que les fans attendent My Songs. Alors rendez-vous le 8 novembre pour découvrir la toute nouvelle édition de cet opus déjà certifié disque d’or en France.

 

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