Chronique : Ghost – Impera

Sortie le 11 mars…

Ghost nous revient tout juste de son périple américain, tournée durant laquelle le groupe suédois à pu révéler le nouveau look de son dernier Pape, Papa Emeritus IV ainsi que celui de ses nameless gouls. Si on est moyennement étonné d’un retour à la papoté pour ce cher Tobias, grosse surprise du côté des musiciens qui tombent le masque pour arborer un drôle de casque intégral. Le design steampunk rappelle étrangement l’accoutrement des Dread Doctors, les méchants les plus stylés de Teen Wolf. Pas sûr que la référence soit ceci dit volontaire, à moins que le chanteur soit un fan caché de Dylan O’Brien. Il faut surtout bien comprendre qu’Impera se déroule dans une époque beaucoup plus proche de la notre : l’époque victorienne, ère de Jules Vernes et d’Edgar Allan Poe. L’histoire prend place en pleine révolution industrielle, alors que la science cherche à ébranler la foi de l’Homme et que Jack l’Eventreur rode dans les ruelles sombres de Londres à la recherche de sa prochaine victime.

Imperium nous accueille aux portes d’Impera, au son des tambours battants, spectaculaire parade lugubre. L’épopée vers les ténèbres commence réellement avec Kaisarion : majestueuse, imposante, violente, exubérante comme ce bon vieux Métal des années 80, avec son opulence de guitare et sa batterie indomptable. Tobias Forge n’a jamais caché son admiration pour ce genre musical, sa passion pour Kiss et Alice Cooper; ce Métal qu’on aime scandé dans les stades, à mi chemin entre l’overdose de Glam et la damnation éternelle.

Ne vous laissez pas duper par la petite vibe ABBA des toutes premières notes de Spillways (on vous voit faire un mini AVC) car la noirceur se cache bien sous la peau de tout un chacun. Suivie par Call Me Little Sunshine, les deux chansons opèrent à elles seules un véritable jeu de séduction. Papa Emeritus IV arrive à identifier notre part d’ombre. Il vient nous chercher nous autres tranquillement installés derrière nos écrans pour nous absoudre de tous nos péchés, nous libérer de notre rage et de nos douleurs ; douce dance macabre pour nous attirer dans ses bras salvateurs : « I know you need it now to make you feel alive« .

La structure de l’album est d’une grande intelligence. Si quelques titres se déroulent à une toute autre époque, les chansons s’enchaînent dans une certaine logique. Elles nous narrent une histoire, celle de l’édification de ce nouvel empire puissant et maléfique.

On débarque ensuite dans l’horreur pur avec Hunter’s Moon, titre de la B.O du dernier Halloween, une chanson sombre et inquiétante mais terriblement feelgood : « I’m coming back for you my friend. Though my memories are faded. They come back to haunt me one again. » Tenace ce satané Michael Myers toujours caché derrière son buisson après tant d’années.

Watcher in the Sky se penche quant à elle sur le cas de la science et de ses questionnements perpétuels, tel un dieu autoproclamé tout puissant. On aurait dû mal vu la storyline à penser qu’il s’agit d’un des morceaux les plus catchy de l’album qu’on attend impatiemment de vivre en live et pourtant ! Son riff hypnotique et ses chœurs répétitifs ont un petit côté addictif.

Dominion, interlude inquiétante et grandiose dévoile la très perturbante Twenties. On débarque dans les années folles, un entre deux guerres ravagé par la folie de l’homme et sa soif de pouvoir. Une seule chose nous obsède : nous enivrer pour oublier, nous amuser, danser. Pourtant quand on écoute ce titre, on a presque l’impression de défiler au rythme des tambours, prêt à retourner aux combats. On imagine les flemmes des Enfers, on entend le cri des âmes qui se perdent.

Avec Darkness at the Heart Of My Love, Ghost expose gentiment ces personnes aux fausses valeurs soi-disant religieuses, ceux qui se rangent du côté du Seigneur pour s’enrichir et écraser ses semblables. Un slow rock old school d’une extrême douceur avec des envolées de guitares passionnées. Le groupe mène un combat assez semblable avec Griftwood mais en usant de sonorités plus modernes presque Pop Punk à certains moments.

Bite of Passage, une interlude brève nous amène dans les ruelles sombres et inquiétantes de Respite On The Spitalfields à la recherche du mal rodant insaisissable, un fantôme sans visage et aux mains ensanglantées, Jack l’Eventreur.

La Suède pays du Métal et de la Pop (et des boulettes Ikea mais là n’est pas le sujet) combine en Ghost ce qu’il a de plus jouissif, élaboré et puissant. Impera porte dans son nom toute sa grandeur. Le groupe construit riff après riff, un empire toujours plus ambitieux, exubérant, aux fondations de plus en plus solides. Ghost continue toujours dans sa lancée sans frémir, la tête haute. Il nous offre avec ce 5eme album, sans doute une de ses meilleures œuvres, un opus à la fois sombre et pétillant, diaboliquement envoutant, totalement jouissif et grandiose.

Le groupe sera en tournée en Europe dès le mois prochain et passera par l’Accor Hotel Arena le 18 avril. Alors si vous n’avez pas votre ticket pour l’enfer, il est encore temps de vendre votre âme à Ghost, Dieu seul sait s’il vous en reste encore une.

À écouter sans modération : Kaisarion, Spillways, Darkness at the Heart of My Love

Tracklist complète :

1. Imperium
2. Kaisarion
3. Spillways
4. Call Me Little Sunshine
5. Hunter’s Moon
6. Watcher in the Sky
7. Dominion
8. Twenties
9. Darkness at the Heart of My Love
10. Griftwood
11. Bite of Passage
12. Respite on the Spitalfields

En attendant, l’heure du crime, vous pouvez toujours vous délecter du Live From The Ministry qui vient tout juste de sortir et qui vous dévoile un tout nouveau titre: Kaisarion.

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