Après la sortie de Double Dare, Entertainment et Fandom, le titre du nouvel album de Waterparks se devait de commencer par la lettre ”G” pour suivre la coutume. Ne nous laissez pas duper pour autant. Greatest Hits n’est en rien un album best of de leurs meilleures chansons mais une œuvre unique aux multiples facettes. Awsten Knight a plus d’un tour dans son sac pour toujours créer la surprise. En un seul album, les garçons ont réussi à créer une nouvelle œuvre rafraîchissante et différente. Rencontre avec le maître en personne, Awsten Knight…
Salut, Awsten ! Merci d’être avec nous aujourd’hui pour parler de ton dernier bébé, Greatest Hits. Comment as-tu travaillé sur cet opus ? J’ai cru comprendre que tu avais initialement écrit pas mal de chansons… Tu as eu l’air bien inspiré ces derniers temps.
Tu sais , c’est toujours un peu comme ça quand tu fais un album mais c’était encore plus particulièrement le cas pour celui-ci. On a quelque chose comme une petite dizaine de chansons mais au début on avait 21 démos. On a longtemps été sur la route mais d’un coup le monde s’est arrêté et je me suis dit “Ok, je vais faire ce que j’aurais fait si j’avais du temps libre”. Petit flashback : pour Entertainment, on était censé enchaîner sans pause entre les tournées. On avait cumulé plus de cinq mois sur la route à ce stade. On ne se voyait pas faire tout ça et enchaîner directement avec le studio. Je n’avais rien écrit. Ok, je suis vraiment désolé pour le Canada… Si des canadiens voient ça, pardon. On avait dû annuler le seul tour canadien qu’on ait jamais planifié car j’étais malade. On avait besoin de repos. Dans les deux semaines de pause avant de reprendre un autre tour, j’ai fait Blonde, Not Warriors, Lucky People… En fait, c’était une pause plus que nécessaire. Donc quand le monde s’est arrêté l’année dernière, je me suis dis que j’allais utiliser ce temps de la même façon, comme si j’avais deux semaines de libre pour faire un album. Résultat, j’ai fait pas mal de chansons.
As-tu profité justement de ce temps pour essayer de nouvelles choses sur cet album, peut-être en termes de production par exemple ? Je sais que tu aimes utiliser de nouvelles technologies…
C’est toujours un peu le cas, même entre les démos. S’il y a une chanson sur laquelle je suis “Hmmm cette chanson est un peu trop molle, j’ai besoin qu’elle sonne un peu plus comme un aspirateur en marche qui aurait pris un bon coup de poing”, j’ai besoin de satisfaire ce genre de besoin sinon je vais perdre les pédales. (rires)
Quand tu fais un album, qu’est-ce que tu recherches plus exactement ? Est-ce que tu désires te challenger ou tu es plus dans la recherche d’une réaction du public ?
Si j’avais refais une autre version d’un ancien album, ça ne m’aurait pas satisfait. Je dois toujours aller de l’avant ou alors je n’avancerai jamais. C’est la seule façon de faire, d’aller de l’avant. Je me challenge toujours un peu. C’est la seule façon de créer.
Ce que j’aime avec tes chansons c’est tous les petits détails. Ca peut être des paroles qui relient des chansons entre elles ou juste un petit son en arrière plan qui à du sens. Justement, j’ai vraiment l’impression qu’il y a une certaine similarité entre celui qu’on entend sur la dernière piste de Fandom et sur la première de Greatest Hits. Suis-je parano ou c’était volontaire ?
En fait, je voulais que les deux albums soient perçus comme deux cycles se déroulant sur deux périodes distinctes. Fandom représente le cycle dans lequel j’étais bloqué en 2018 et 2019. Greatest Hits est une autre boucle qui se trouve juste après. Pour le début de l’album, j’étais sur mon téléphone en train d’enregistrer la pluie. Il n’y a pas vraiment de sens caché, c’était plus pour créer une ambiance. Donc d’un côté il a le son de la pluie et de l’autre… Le jour où Fandom est sorti, on était à New York. J’étais dans les bouchons et j’ai sorti mon téléphone par la fenêtre pour enregistrer le bruit du trafic. J’ai pu mélanger ces deux sons en même temps pour les intégrer dans un sample. Ensuite, la première phrase commence “Last night I had the strangest dream of all” , elle renvoie à la dernière chanson de Fandom et à cette boucle se déroulant le temps d’une nuit. Le temps semble ralentir, il s’étire. A la fin, le « tic-tac » de l’horloge ralentit de plus en plus, comme quand on s’endort tout semble relentur de plus en plus. Le « tic-tac » du début de Greatest Hits, lui, annonce le cycle juste après, celui qui a lieu dans la vie réelle.
J’ai été assez surprise quand j’ai découvert le nom de l’album. Je me suis dit “ça ne peut pas être qu’un simple best of. C’est beaucoup trop facile pour Waterparks”. La vraie question c’est alors, pourquoi avoir choisi ce nom ?
Normalement, un album représente une capture précise d’un moment, de qui on est à l’instant T. Avec Greatest Hits, il y avait tellement de temps et de choses que je voulais faire. Je voulais concevoir plusieurs ères. Avec cet opus, on en a défini plusieurs dans un seul et même album. J’ai pu regrouper tous ces différents moods pour la première fois. Normalement, c’est quelque chose que l’on fait sur plusieurs albums. C’est pour ça que l’on a d’ailleurs différents logos et couvertures.
Comme tu as écrit pas mal de chansons pour cet album et que tu aimes bien t’amuser avec à la conception, est-ce qu’il y en a une en particulier qui s’est retrouvée être complètement différente de sa version originale ?
Pas complètement différente, non. J’ai toujours une idée assez précise de ce que je veux. Je définis le mood, si je veux un son en particulier ou autre. Je ne suis pas un grand producteur. Je fais des démos et j’arrive en mode “Allez, montons tous ça !”. Mais en gros, on sait toujours plus ou moins ce qu’on veut faire. Par exemple, tu peux t’imaginer clairement à quoi ressemblerait la maison que tu souhaites mais ça ne veut pas dire que tu dois forcément savoir comment la construire. C’est aussi ce dont à quoi ressemble la production musicale. Tu peux parfois avoir une assez bonne approche mais c’est compliqué de tout faire par toi-même.
Quelle a été pour toi la chanson de l’album qui s’est avéré être ton plus gros challenge ?
Normalement, ce n’est pas très compliqué d’écrire des chansons car tu les ressens tout simplement. Quand tes chansons déchirent, elles viennent d’elles-mêmes. Beaucoup de mes chansons préférées étaient en fait subconscientes. Je les ressentais avant même de les écrire. J’ai chanté une chanson devant un petit groupe de personnes quand les démos étaient terminées et beaucoup ont eu la même réflexion. Un de mes amis m’a dit “Cette chanson est vraiment cool. Tu devrais ajouter un refrain”. J’étais “Mais attends de quoi tu parles ? Il y a un refrain”. Il a insisté : “Non, il n’y en a pas”. Du coup, je répondrais Like It pour cette raison car après ça, je suis resté bloqué une journée à essayer de trouver un refrain.
Est-ce que vous prévoyez d’ajouter plus de concerts en Europe et surtout en France, dès que la situation le permettra ?
On a déjà quelques dates de bookées en Europe. L’année prochaine on a l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Allemagne, encore l’Allemagne, la Pologne… Wow, on a beaucoup d’Allemagne quand même de prévu… Je dois vraiment ajouter une date à Paris là-dedans.
Bon, je ne peux pas finir cette interview sans te demander quel est selon toi le plus gros tube de tous les temps ?
Wow… Je dirais, la plupart des chansons des Beach Boys et Mr. Brightside, probablement, Plans de Death Cab. Shawn Mendes a aussi quelques gros tubes. Et Greatest Hits de Waterparks, bien sûr !
