Rencontre avec Chico, leader d’un groupe culte. Il nous parle avec passion de son univers et de son dernier album, Color 80’s ! Immersion immédiate !
Qu’est-ce que le son Gipsy ?
Pour moi, c’est un mélange d’univers. J’appelle notre musique le Gipsy rock. Il y a d’abord ce côté flamenco avec les guitares et ensuite toute l’énergie du rock. On a fusionné ces deux styles et ça a donné le gipsy rock. On est très heureux car beaucoup ont essayé de nous imiter. On a créé un mouvement musical qui a inspiré pas mal de musiciens, certains qui existaient déjà, et puis d’autres qui se sont formés sur le tas avec nos musiques. Je trouve ça assez flatteur.
Comment expliquez-vous qu’après toutes ces années le public apprécie toujours autant la musique gipsy ?
Ce qui est incroyable, c’est que depuis presque 30 ans, depuis Bamboleo, Jobi Joba, on continue sur la lancée. C’est une musique intemporelle qui n’a pas de barrière d’âge, aucune barrière sociale ou de langue, ce qui nous permet d’avoir une carrière internationale. Je suis très heureux qu’on vive dans cet univers de musique et que cela dure depuis aussi longtemps ! Dans le groupe, il y a des artistes de différents âges mais ce qui est génial, c’est que ça se renouvelle. Il y a toujours des surprises incroyables.
Vous arrivent-ils d’aider la nouvelle génération ?
Ça nous arrive de donner des conseils mais notre façon d’aider est presque indirecte. Par exemple, un artiste comme Kendji, n’en serait pas arrivé là sans nous. Mais j’en suis ravi car dans ce domaine il y a un vivier exceptionnel et il en est la preuve. Il est très doué et je l’aime beaucoup. Notre force, c’est que quelque part en avançant, on entraîne avec nous de nouveaux artistes, de nouvelles inspirations.
Comment est née cette idée de création d’un album de reprises ?
C’était pour rendre hommage à cette décennie qui m’a portée bonheur. Jobi Joba c’était 81, Bamboleo 87, la reconnaissance du public à la même époque, et pour fêter mes 40 ans de musique j’ai voulu retourner vers cette décennie qui était extraordinaire. En plus, nous avons repris des chansons qui étaient autour de nous à l’époque où nous étions dans le top 50. C’était aussi une époque riche de mélodies et chanteurs assez sympathiques. On s’est tout simplement fait plaisir, et en se faisant plaisir on s’est très vite rendu compte que c’était contagieux.
Comment avez-vous choisi vos reprises ?
Le choix a été très compliqué. Il y a beaucoup de belles chansons. On a donc essayé de les passer au tamis et on a gardé celles qui nous correspondaient le mieux, avec lesquelles on avait une affinité. Il y a aussi des histoires derrières ces chansons. Gilbert Montagné est mon ami, tout comme l’était Gérard Blanc. Avec Gérard, nous avions fait l’Olympia, des soirées… Pour les Rita Mitsouko, là c’est différent, c’était plus une reprise de l’improbable. Le challenge est là : reprendre des choses qui sont totalement à l’opposé de notre style et de revisiter complètement l’oeuvre.
Si demain on vous demandait de faire la reprise de l’improbable en collaboration avec un artiste, que choisirez-vous ?
On a déjà fait pas mal de collaborations improbables. Déjà à l’époque, nous avions fait un duo avec Billy Paul. C’était la rencontre de deux planètes. Alors franchement, je ne sais pas…On me proposerait des choses complètements différentes, je les essaierais quand même tout d’abord car je suis curieux, mais aussi car j’aime aller dans des directions où on ne nous attend pas.
En tant que musicien, quel est le plus stimulant : est-ce justement de retravailler des musiques à la sauce Gipsy ou de créer ses propres chansons ?
Evidemment on aime nos chansons mais en même temps quand on se réapproprie des chansons comme dans Color 80’s, on a vraiment l’impression qu’elles nous appartiennent. On y met notre âme, nos émotions et notre sensibilité. Quand on vient à les interpréter sur scène, ça coule de source. Et quand en plus, on voit le public qui les chante avec nous, c’est le top !
Quel est la définition d’un album réussi ?
C’est un album qui a une âme. A partir de là, il suffit de voir la réaction des médias et surtout des fans !
Donc pari réussi pour Color 80’s ?
J’en suis très content, j’ai donc envie de dire oui !
Vous êtes très engagés pour la paix, en partie au près de L’UNESCO. Pensez-vous que la musique ait une mission particulière ?
Bien sûr. La musique est un bâton de pèlerin extraordinaire qui guide le dialogue entre les peuples quand ils ne se parlent plus. La musique peut prendre le dessus. Je le vois très bien quand on joue devant le public, que ce soit en Israël ou en Palestine, et qu’il réagit de la même manière, c’est que quelque part il y a une vraie sensibilité commune. C’est ce qui me fait garder espoir.
Comment est né ce dévouement?
Je pense qu’à la base c’est quelque chose que l’on a en nous. Tout simplement parce que mes parents étaient comme ça. J’ai été élevé dans la tolérance, la bienveillance et l’amour. Quand on a déjà cet héritage, ça nous forge à devenir qui on est. Cela fait plus de 20 ans que je suis ambassadeur pour la paix à l’UNESCO et je suis ravi car c’est une belle mission. Ça m’a permis de me retrouver dans des endroits où je n’aurais jamais pensé aller, de faire des choses inattendues, et de donner de l’espoir aux gens surtout !
Des projets à venir ?
Continuer à faire des concerts un petit partout dans le monde ! On va partir au Japon dans quelques temps. On a encore quelques dates ici et plus tranquillement on se mettra sur plusieurs projets de chanson.
Y-a-t-il un prochain clip de prévu issu de cet album ?
Oui, La Isla Bonita !
Auriez-vous un petit mot pour vos fans ?
J’aimerais leur dire que notre musique, que ce soit en album ou sur scène, on la fait toujours avec plaisir, et qu’on les aime énormément !