Nous avons eu la chance de rencontrer Gaspard Royant, mardi dernier, à l’occasion de la Fête de la Musique. Embarquez à bord de la Delorean pour un retour dans les sixties avec le son atypique du crooner français.
Vous connaissez sans doute son titre Marty Mcfly et n’avez pas pu vous empêcher d’esquisser un petit pas de danse. C’est là tout l’art de Gaspart Royant ! Il nous raconte son histoire, nous confie les clés de son univers et partage avec nous quelques exclus. Let’s go !
Quand est né ton amour pour la musique et qu’est-ce qui a fait naître cette passion ?
J’ai toujours baigné dans la musique. Il n’y a pas de musicien dans ma famille mais on est une famille de mélomanes. On a toujours écouté des disques à la maison, chanté aux repas de famille. J’ai commencé à faire du saxophone quand j’étais petit puis, je me suis mis à la guitare. Le saxo occupe les deux mains et la bouche, on ne peut pas faire grand chose. J’ai donc commencé la guitare ado pour pouvoir chanter et draguer un peu les filles.
Tu as un style rock’n’roll détonnant, très vintage, comment en es-tu arrivé à ce son ?
Honnêtement, je ne sais pas pas. Quand j’étais petit, mon père avait pas mal de disques d’Elvis, des vieux trucs rock’n’roll. Après, j’ai grandi dans les années 80 et les films qui m’ont marqué de l’époque sont pour beaucoup des films avec des chansons très années 50,60. Je pense bien évidemment à Retour Vers Le Futur, mais si tu prends Top Gun aussi, il y a une super B.O. L’Aventure Intérieur également. C’est un film que j’adore. Il y a du Sam Cook dedans. J’ai beaucoup mâté de films quand j’étais gosse et du coup, j’ai découvert plein d’artistes comme ça qui après m’ont suivi. C’est l’impression d’avoir toujours connu ces chansons, ça a un côté rassurant qui me plaît.
Quels étaient tes icônes de jeunesse ?
J’en ai énormément. Je ne saurais même pas te faire une liste. Quand j’étais ado, c’était beaucoup la britpop : Oasis, Blur… Evidemment, j’écoutais les grands groupes des années 60 : les Beatles, les Beach Boys… Puis j’ai eu ma période psychédélique avec Pink Floyd. Je me suis vraiment nourri de tout ça. C’est bizarre car on me dit souvent que j’ai des goût très spéciaux, que je n’aime rien, alors que j’ai l’impression d’aimer énormément de choses.
As-tu ce souhait, au-delà d’un style, de te rapprocher d’une qualité et d’une vision de la musique perdues de nos jours ?
C’est sûre que je n’ai pas l’impression de vivre dans une super époque pour la musique. Je ne pense pas qu’on se souviendra de notre époque pour la musique que l’on fait. Maintenant, on ne peut pas dire que je sois en colère ou même nostalgique. C’est tout simplement que pour moi, jouer de la vraie musique live, avec de vrais instruments et de vraies personnes, ce qui ne se fait plus trop de nos jours, est juste fun et c’est clairement le plus intéressant. Passer des heures sur un ordi ou à taper sur un bout de plastique qui fait un autre bruit que celui du bruit de plastique, ça ne me fait pas marrer.
Tu as réalisé la première partie de Panic at The Disco en 2014, un groupe également très soucieux de son univers rétro. Peux-tu nous parler de cette collaboration ?
C’est arrivé vraiment par hasard puisque je venais de sortir mon tout premier album. Je crois qu’à l’époque personne ne me connaissait et Panic At The Disco a accepté après notre demande. Quand on voit que de gros groupes américains font des tournées en Europe, on en profite pour faire des demandes car on sait qu’ils cherchent des premières parties. On leur a proposé sans trop y croire et ils ont dit ok pour quelques dates en Allemagne et en France. C’était super car c’était réellement ma première expérience live. On parle ici d’une grosse tournée très sérieuse, avec des horaires, plein de gens et tout un staff. Chaque jour dans une nouvelle ville. C’était super intéressant de découvrir ça très vite, de jouer sur de grosses scènes et en fait, j’ai un peu appris le métier avec ces dates de Panic! At the Disco.
Quel histoire se cache derrière ce second album ?
J’ai fais le premier tout seul donc j’ai pas pu faire tout ce que je voulais mais j’en suis fière. Pour le deuxième album, j’avais envie de faire un truc un peu plus riche avec des arrangements de cuivres, de cordes, des choristes, de se lâcher. J’ai eu la chance de signer en maison de disque, j’avais donc plus de budget pour réaliser cet opus. Je me suis permis ce que j’avais envie de faire. J’ai trouvé mon producteur, Edwyn Collins, qui est un mec dont j’étais fan quand j’étais gosse. J’ai pu travailler avec lui. On a enregistré avec des sections de cuivres et de cordes ainsi que des choristes, ce qui m’a permis de faire un album un peu luxuriant, comme j’avais envie.
Comment le décrirais-tu ?
Je suis un peu obligé de le comparer avec le premier. Ce seconds album est plus soul, plus arrangé. Il y a beaucoup plus de choses qui se passe. En fait, j’ai écouté pas mal de soul quand je faisais l’album et j’avais vraiment envie de ces morceaux bien rythmés, qui donne un peu envie de transpirer et qui, sont un peu tragiques avec de grandes orchestrations. J’avais réellement envie de m’essayer à ça. Le rock’n’roll, c’est quelque chose que je fais depuis que je suis ado, autant la soul, j’ai beau l’écouter, je ne savais pas comment faire. J’ai dû essayer d’apprendre à la faire et ça donne mon deuxième album. J’en suis assez content. Je ne sais pas si on peu appeler ça de la soul, mais c’est ma version de la soul.
Un coup de cœur sur ce nouvel opus ?
C’est compliqué. Les chansons de l’album je les aime toutes, ce sont les miennes. Ça change un peu chaque semaine. En ce moment, je suis très fan de 7 » Club car c’est le nouveau single. J’adore aussi Night in the City, qui est un peu le slow de l’album. J’adore les slows donc je suis assez content quand j’en fais un.
Peux-tu nous en dire plus sur ce prochain single ?
Je tourne le clip de 7’’ Club le week-end prochain. J’ai toujours fait des clips un peu homemade, là ça sera mon premier vrai clip. C’est une chanson qui a été super immédiate, sauvage. Je me souviens que c’est celle que l’on a enregistré le plus rapidement, en une heure je crois, tous ensemble dans la même pièce, très sauvage, et je trouve que le résultat est super.
Une petite date de sortie en exclu ?
Il devrait sortir début juillet !
En avril dernier, tu as réalisé un concert à La Maroquinerie. On a envie de savoir: alors comment c’était ?
C’était super. C’était le concert de sortie d’album. En général, quand on sort un album, on fait une grosse date parisienne, histoire de marquer le coup. La Maroquinerie est une salle que j’adore. Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas joué avec les musiciens. Le dernier concert remontait à 6 mois. J’avais passé tout mon temps sur l’album donc on avait pas mal d’appréhension. On était plus vraiment dans le rythme mais en même temps j’avais envie de faire découvrir l’album aux gens. C’est vraiment de super souvenirs.
Des salles qui te font rêver ?
Avec les musiciens on a pas mal tourné avec le premier album et sur celui-ci, on a encore pas mal de date de prévues mais il y a même des villes dans lesquelles je ne suis jamais allé. J’ai envie de découvrir à chaque fois que j’arrive dans une ville, un nouvel endroit, une nouvelle salle. En fait, plus il y a de monde, plus je trouve ça super. Les gros festivals où il y a plein de monde, j’adore ça.
Quels sont tes projets à venir ?
On est en train de se pencher sur une nouvelle date parisienne pour l’automne et puis ça fait deux ans que j’ai l’habitude de sortir une chanson pour Noël. J’aime bien la tradition très anglo-saxonne de sortir des chansons de Noël. Je commence déjà à travailler dessus. J’en dis pas plus mais il va se passer des trucs.
Pour finir, nous sommes le 21 juin, jour de la fête de musique, on a donc voulu te demander que représentait la musique pour toi ?
En tant que musicien, la fête de la musique c’est tous les jours. J’ai toujours fait de la musique mais je le fais vraiment sérieusement depuis 6, 7 ans, et un jour une amie m’a dit » Tu as fait plein de choses dans ta vie mais la musique a toujours été là. ». Je m’en suis rendu compte il n’y a pas longtemps qu’en effet, je me suis intéressé à plein de choses. J’ai bossé, j’ai fais d’autres métiers, mais le truc qui ne m’a jamais quitté, qui ne m’a jamais déçu, c’est la musique. La musique, c’est ce qui je pense, restera toute ma vie.